Le phare de Pointe de la Prairie

En ce congé de la fête du Canada, Francis Fontaine et moi avons décidé d’aller nous promener dans le bout de l’Isle-aux-Coudres pour faire des photos du phare de Pointe de la Prairie. Ça faisait déjà quelques semaines que Francis m’avait proposé de m’accompagner dans ma quête d’un phare de mon choix.

Même si j’avais théoriquement déjà pris une photo du phare à partir de Baie-Saint-Paul, je n’étais pas satisfait du résultat. Trop loin, j’ai dû zoomer au maximum de mon 70-200 mm et recadrer par la suite le résultat pour avoir un peu de détail de la structure. Le phare est en effet beaucoup plus près de l’île, à environ 1 km du rivage, que de Baie-Saint-Paul (le bout du chemin du Vieux-Quai est à environ 2,5 km du phare).

En regardant la vue satellite et les différentes photos déjà existantes, j’ai aussi fait le pari qu’il serait possible de s’y rendre à pied à marée basse. J’avais presque raison…

Arrivés sur l’île par le traversier, nous sommes partis en quête du meilleur chemin pour s’approcher du phare. En zone rurale, Google Maps a la fâcheuse manie de nous indiquer de façon tout à fait normale une trail qui n’est praticable qu’en 4 roues. C’était le cas pour l’entrée Est du Chemin des Prairies. Par contre, nous avons eu plus de chance en prenant la Côte à Picoté. Petit chemin de terre semi-privé. Après avoir trouvé le meilleur endroit pour s’avancer sur les battures, on est allé faire un peu de tourisme en attendant que la marée soit plus basse (17 h 39) et que la lumière soit plus belle. Le soleil était effectivement encore haut dans le ciel et nous avions aussi droit à ce qui aurait pu être de la brume. Ce n’est que plus tard que j’ai appris que c’était de la fumée provenant de feux de forêt plus au nord.

Nous sommes revenus sur les lieux vers 16h50, prévoyant 45 minutes pour avancer sur les battures.

Les battures, c’est le royaume des moustiques. Humidité, chaleur, herbes longues. Même avec une bonne dose de Raid partout sur le corps, il y en avait des assez affamés pour trouver leur chemin jusqu’à moi. En avançant vers le fleuve, les herbes sont devenues moins longues et le sol plus humide. La boue mouillée a tendance à créer une succion qui garde les chaussures sur place, ce qui pourrait éventuellement faire perdre l’équilibre. Mais Francis avait eu la bonne idée d’apporter des bâtons de marche pour nous deux.

Les pieds des conquérants

Après environ 30 minutes de progression, nous sommes arrivés dans un secteur plus rocheux, plus près de l’eau et du phare. Pour nous rendre jusqu’au phare, nous aurions pu braver quelques grosses flaques d’eau et continuer sur les rochers, mais n’étant pas habitué à l’endroit, il était risqué de se faire prendre par la marée. Notre crainte était de se faire entourer par l’eau sans s’en rendre compte. Nous sommes donc restés à un endroit relativement sécuritaire et avons choisi quelques points de repère pour s’assurer que l’eau ne montait pas.

Au final, on s’est rendu à environ 300 pieds du phare. Voici quelques photos prises de cet endroit.

À mesure que le temps passait, on était déchiré entre la lumière qui devenait de plus en plus belle et l’eau qui risquait de se remettre à monter. C’est quand on a vu qu’elle se frayait un chemin à notre droite que nous avons décidé de faire nos bagages et de revenir sur la terre ferme.

À propos du phare de Pointe de la Prairie

C’est un pilier-phare, construit en 1971, donc dans les mêmes années que celui du Haut-fond Prince. Il a été construit dans ce secteur pour indiquer des obstacles à la navigation comme la grande batture, un haut-fond au sud-ouest de L’Isle-aux-Coudres. Le phare à quatre étages de hauteur. Un espace est configuré pour servir à des fins résidentielles, pour le gardien du phare, mais il n’a jamais servi puisque le phare a été automatisé dès l’aboutissement de sa construction.